Home » » Pourquoi la Chine doit se réformer

Pourquoi la Chine doit se réformer

 

Depuis plus de trente ans, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine connaît une croissance moyenne annuelle de plus de 10 %. Mais l'ancien premier ministre, Wen Jiabao, a très justement décrit cette impressionnante performance comme "instable, déséquilibrée, mal coordonnée et insoutenable", soulignant les nombreux coûts et défis économiques, sociaux et environnementaux qui l'ont accompagnée.





La Chine doit maintenant choisir entre le modèle de croissance du passé, fondé sur les exportations et l'investissement, et un nouvel ordre économique plus viable.
Le crédit bon marché et les incitations perverses – telles que les promotions accordées aux responsables officiels qui contribuent à la croissance du PIB – ont conduit à des investissements massifs mais redondants, qui ont ensuite entraîné une capacité excessive en matière de production et d'infrastructure. Ce modèle n'est pas seulement inefficace ; l'engagement des ressources du gouvernement pour soutenir l'investissement freine aussi le développement social du pays.
Compte tenu de cette situation, les dirigeants chinois ont décidé de cesser d'utiliser la croissance du PIB comme principal critère dans l'évaluation des performances des responsables officiels. En effet, le XIIe Plan quinquennal, qui court jusqu'en 2015, prétend faire basculer l'économie chinoise vers un nouveau modèle de croissance plus durable, fondé sur la qualité et l'innovation. Il admet l'éventualité d'une baisse de la croissance du PIB à 7 % dans le cadre de cette transition.
EXPLOSION DES TAUX D'INTÉRÊT INTERBANCAIRES
En effet, l'économie de la Chine connaît un ralentissement significatif de sa croissance – qui, plus est, persistant – depuis la crise économique globale qui a éclaté en 2008. En 2012, la contribution du capital humain à la croissance du PIB de la Chine a chuté à presque zéro, avec une accumulation de capital fixe représentant environ 60 % de la croissance totale.
Les investissements de capitaux à grande échelle financés par la dette ont fait grimper le rapport entre le crédit et le PIB du pays à près de 200 %, fragilisant plus encore le système financier – une situation reflétée par la récente explosion des taux d'intérêt interbancaires.
Pour parvenir à une croissance du PIB plus équilibrée et durable, les dirigeants chinois doivent mettre en place un ensemble de réformes institutionnelles profondes, globales et durables, destinées à relancer la productivité par le progrès technique.
En particulier, la Chine a besoin de réformes lui permettant de faciliter sa transition et d'abandonner son modèle de croissance traditionnel fondé sur l'offre. Celui-ci part du principe que la construction d'infrastructures matérielles entraîne automatiquement une croissance de la demande.
C'est loin d'être certain. Il se pourrait bien que la croissance du PIB ralentisse précisément parce que ces investissements dans la production et les infrastructures, entrepris majoritairement par les gouvernements locaux et les entreprises d'Etat, ne correspondent pas à la demande intérieure. La Chine se retrouve donc avec un problème de surplus à court terme.
ORDRE ÉCONOMIQUE DURABLE
La relance de la croissance du PIB du pays ne dépendra que de la détermination des responsables chinois à procéder à des réformes orientées vers le marché.
Plutôt que de piloter directement les investissements, l'Etat doit mettre l'accent sur ses fonctions de régulation et de renforcement, ce qui implique entre autres d'établir des standards et de les superviser, d'établir une architecture efficace du droit de la propriété et de gérer les conditions macroéconomiques.
Dans le même temps, l'Etat doit améliorer la qualité et les services dans l'éducation, la santé et la sécurité, tout en limitant la corruption et les abus administratifs.
En résumé, la Chine doit cesser de se concentrer sur ses objectifs de croissance du PIB et plutôt créer un environnement générateur d'innovation et de concurrence afin de permettre aux forces du marché de définir les prix et de répartir les ressources plus efficacement.
L'Etat deviendrait alors un agent intermédiaire qui faciliterait le développement d'un ordre économique durable dans lequel moins devient plus – c'est-à-dire un système dans lequel moins d'intervention crée plus d'opportunités de créativité.
ÉVITER LE "PIÈGE DES REVENUS MOYENS"
Les entreprises d'Etat ont indéniablement joué un rôle important dans l'ancien modèle de croissance de la Chine, réalisant les infrastructures et assurant les services jugés nécessaires au bon fonctionnement de la chaîne d'approvisionnement globale. Mais les prêts bon marché proposés par les banques publiques incitent les entreprises d'Etat à générer des excédents, ce qui augmente le risque systémique dans l'économie.
Corriger le problème d'excédent de capacité de la Chine impliquerait la sortie du marché des entreprises concernées, qu'elles soient publiques ou privées.
A moins de réformes structurelles majeures destinées à instaurer un modèle de croissance fondé sur le marché, les dirigeants chinois seront incapables d'éviter le "piège des revenus moyens", qui a privé tant d'économies en développement du statut de pays avancé. Le ralentissement de la croissance du PIB que de telles réformes entraîneraient serait plus que compensé par une meilleure dynamique de marché et une stabilité économique globale
Traduit de l'anglais par Frédérique Destribats. Copyright Project Syndicate, 2013. www.project-syndicate.org.

Written by : Your Name - Describe about you

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Etiam id libero non erat fermentum varius eget at elit. Suspendisse vel mattis diam. Ut sed dui in lectus hendrerit interdum nec ac neque. Praesent a metus eget augue lacinia accumsan ullamcorper sit amet tellus.

Join Me On: Facebook | Twitter | Google Plus :: Thank you for visiting ! ::

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire